Roraima, Brésil
En janvier, le gouvernement brésilien a déclaré une urgence sanitaire d’importance nationale dans la terre indigène Yanomami, résultant de l’état d’abandon subi par les peuples indigènes ces dernières années. Le gouvernement a également annoncé l’envoi d’une aide sanitaire et alimentaire dans la région, ainsi que la mise en place de deux hôpitaux de campagne, dont l’un vient de commencer à fonctionner.
Selon les informations recueillies par Fides, le ministère des Peuples indigènes a signalé qu’au moins 570 enfants Yanomami sont morts ces dernières années des conséquences de la contamination au mercure, de la malnutrition et de la faim. Rien que l’année dernière, 99 enfants âgés de 1 à 4 ans sont morts. Le nombre d’enfants hospitalisés a considérablement augmenté dernièrement.
Après la visite du nouveau président du Brésil, Lula da Silva, dans les territoires Yanomami, le ministre de la justice a annoncé l’ouverture d’une enquête pour un éventuel génocide de la population indigène, car il existe des preuves d’un refus d’assistance médicale et alimentaire à ces populations. L’enquête portera également sur les crimes liés à l’environnement, car la grave situation sanitaire est liée aux activités minières dans les mines illégales de la région, aux activités clandestines qui polluent les rivières et détruisent la forêt, ainsi qu’au détournement de fonds publics, qui avaient été alloués pour aider ces populations.
Au lendemain de la déclaration de l’urgence sanitaire, les évêques de la région Nord 1 de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) ont publié une note de solidarité avec la situation de la population indigène. Appréciant la décision du gouvernement, ils se sont dits « consternés et profondément indignés en voyant les images des corps squelettiques d’enfants et d’adultes du peuple Yanomami dans l’État de Roraima, résultat des actions génocidaires et écocidaires du précédent gouvernement fédéral ».
Les évêques ont exprimé leur « profonde solidarité avec le peuple Yanomami, les familles qui ont perdu leurs enfants et leurs adultes, et les
leaders indigènes ». Ils sont unis aux missionnaires de l’Église de Roraima et du Conseil missionnaire indigéniste (CIMI) qui dénoncent depuis longtemps l’invasion du territoire yanomami et ses conséquences tragiques. Ils soutiennent les décisions prises par le président, plusieurs ministres et conseillers après avoir visité la région.
Les Yanomami constituent le plus grand territoire indigène du Brésil, couvrant quelque 9 millions d’hectares, habité par 28 000 indigènes parlant 6 langues, regroupés en plus de 300 communautés et groupes isolés.