Le premier pape latino-américain est arrivé à Rome en provenance du « bout du monde ». Il choisit le nom de François, inspiré du « pauvre homme » d’Assise. « Comme je voudrais une Église pauvre, pour les pauvres », a-t-il déclaré quelques jours après son élection, le 13 mars 2013. Il a travaillé sans relâche pour une Église missionnaire « sortante » qui puisse atteindre tous les hommes, comme un « hôpital de campagne » où les gens peuvent être accueillis, accompagnés et guéris. Il est devenu le Pape de la miséricorde et de la compassion qui a mis les périphéries au centre du monde. Il a effectué 47 voyages apostoliques, visitant 66 pays, dont le premier fut le Brésil à l’occasion des JMJ de 2013. Il voulait être là où tout le monde était.
Il laisse derrière lui l’image d’un grand homme, d’un leader qui a fait la différence dans un monde dépourvu de modèles. François était un Pape très présent et proche de nous, qui savait tisser des relations entre son pontificat et le peuple de Dieu. « Priez pour moi », a-t-il demandé, reprenant l’importance de la prière d’intercession. Il appelait plusieurs personnes et les surprenait avec sa bonne humeur. Avec François, le Pape est devenu humain et, en même temps, prophète de miséricorde et d’espérance, thèmes des deux Jubilés qu’il a convoqués et animés. Il avait à cœur les principaux problèmes qui préoccupent l’humanité : les pauvres et les exclus ; migrants et réfugiés ; prendre soin de notre maison commune avec son écologie intégrale (Laudato si) ; la paix entre les peuples et les nations (Fratelli tutti) ; dialogue interreligieux et communication transparente. Il a eu le courage de lutter contre les abus dans l’Église et dans la société. Pour nous, Missionnaires de la Consolata, le Pape François est le Pontife qui a canonisé notre fondateur, Saint Joseph Allamano (le 20 octobre 2024) et a donné une grande impulsion missionnaire à la vie et aux choix de l’Église.
Le 27 janvier, j’ai eu la grâce de le saluer personnellement lors de l’audience avec les spécialistes des communications qui ont participé au Jubilé du Monde de la Communication. Une fois de plus j’ai senti sa chaleur humaine et divine. Le regardant dans les yeux, je lui ai dit : « Saint-Père, je prie pour vous. Aujourd’hui, c’est mon anniversaire, je vous demande votre bénédiction ! » Francis sourit et demanda à ses assistants un étui rouge. Quel cadeau ! C’était un chapelet. « Merci, Francesco ! » Ces derniers jours, en communion avec toute l’Église, nous avons beaucoup prié pour sa santé. Après 38 jours à l’hôpital Gemelli, il semblait avoir surmonté la crise. Il était revenu à la Maison Santa Marta et sans cacher sa condition fragile de vieillard malade, il continuait à nous surprendre par ses gestes pleins de sens et par ses paroles prononcées avec beaucoup de difficulté.
Le dimanche de Pâques, dans son message Urbi et Orbi, à la ville de Rome et au monde, François, rappelant les guerres dans le monde, a lancé son dernier appel à la paix. « Aucune paix n’est possible sans désarmement ! » Puis il offrit sa bénédiction pour l’Église et pour toute l’humanité, ce fut son adieu… Le lundi de Pâques, 21 avril 2025, François a vécu sa Pâques dans la certitude que la mort n’est pas la fin de tout.
Repose maintenant dans l’amour infini et miséricordieux du Dieu trinitaire que tu as tant aimé et servi.