C’est avec surprise et une profonde tristesse que, le matin du 21 avril, à la mission de Boroma, fondée par les jésuites à la fin du XIXe siècle, j’ai reçu la nouvelle du retour du pape François à la maison du Père.
Il était un grand ami du Mozambique, pays qu’il a visité en septembre 2019. La vague d’affection suscitée par la simple figure de François a uni tous les Mozambicains, indépendamment du parti politique, de l’ethnie et même de l’appartenance religieuse. Il nous a laissé un message de paix et de réconciliation et des gestes de solidarité concrète avec les victimes mozambicaines des catastrophes naturelles et de l’insurrection terroriste à Cabo Delgado, dans le nord du pays.
On a beaucoup parlé et on parlera encore du pape François. Pour moi, il a été un père et un frère pour tous. Un Pape missionnaire, qui m’a beaucoup inspiré dans mon travail pastoral en tant qu’évêque de Tete, en essayant de faire de cette Église locale, où les missionnaires de la Consolata sont arrivés il y a 100 ans, une Église « sortante », avec des portes ouvertes à tous, une Église missionnaire.
Il nous laisse l’engagement de continuer à être fidèles à l’Évangile dans notre vie quotidienne, en tant que disciples-missionnaires du Seigneur Jésus, qui est résurrection et vie. Espoir de l’humanité. Je suis reconnaissant au pape François pour son exemple de vie et pour ses paroles inspirantes et transformatrices adressées aux fidèles et au monde : son invitation à vivre la foi dans la joie et dans la « sortie », sans peur d’embrasser tout le monde, sa sollicitude pour les plus oubliés, les plus petits, les plus nécessiteux, dans la conscience que nous sommes tous frères ; et aussi sa dénonciation vigoureuse et inlassable d’une « économie qui tue », mettant en danger la planète, de tant de conflits qui constituent la « troisième guerre mondiale menée par morceaux », ainsi que des péchés de l’Église elle-même, abus sexuels, abus de pouvoir ou abus économiques.
Merci, François.
Parce que, en tant que Pape, vous avez toujours été un frère.
Parce qu’en tant que Jésuite, vous avez toujours été missionnaire.
Aujourd’hui, nous vous pleurons, mais surtout nous vous remercions.
Votre vie a été l’Évangile partagé.
Votre mort, une graine d’espoir.