Le 17 mai, au Centre missionnaire et culturel « José Allamano » à Bogotá, en Colombie, on a réfléchi à l’héritage culturel commun du pape François et de saint Joseph Allamano. On a cherché à approfondir leur riche héritage spirituel, cultivé au fil du temps et affiné par les ministères divers et complémentaires qu’ils ont exercés au service de l’Église et de l’humanité tout au long de leur vie. Des racines communes : le Piémont, au nord de l’Italie, berceau de saints créateurs d’institutions nouvelles au service de la vie, de l’Église et de la société […]de travail acharné et de foi profonde, où naquit Joseph Allamano et lieu d’origine des grands-parents paternels du pape François […]fils et petit-fils d’une famille émigrée de Portacomaro, près d’Asti, en Argentine, au début du XXe siècle. Bien
que séparés par le temps et l’espace, tous deux partagent le même héritage culturel et spirituel qui les unit et leur confère un profil commun. Cet humus culturel fort et fécond, cette foi simple, ancrée dans les tempéraments rocailleux et les activités quotidiennes, ne les ont pas confinés à leur terre, mais ont ouvert de vastes horizons, empreints de réalisme et d’espérance. Des horizons missionnaires au-delà de toute frontière, pour aller partager l’expérience de la foi ; des horizons de travail à la recherche de nouvelles terres et d’opportunités économiques pour une vie digne.
Si l’on considère tout cela dans un contexte synchronique, la généreuse déférence du pape François envers la famille des missionnaires de la Consolata et, à travers elle, envers l’humanité, ne passe pas inaperçue, comme le reconnaît le père James Lengarin, supérieur général : le pape nous a donné deux missionnaires bienheureuses, sœur Irène Stefani (2015) et sœur Leonella Sgorbati, martyre (2018) ; parmi les différents évêques, la nomination de Mgr Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator (Mongolie) (2020), puis créé cardinal (2022) ; La canonisation du fondateur, saint Giuseppe Allamano, le 20 octobre 2024, à l’occasion de la Journée mondiale des missions, et, comme si cela ne suffisait pas, la nomination de sœur Simona Brambilla, missionnaire de la Consolata, première femme préfète d’un dicastère au Vatican (2025).
[…]nous percevons une autre convergence entre saint Joseph Allamano, qui incarnait une spiritualité concrète et missionnaire, insistant sur la sainteté alliée à l’engagement évangélisateur, et le pape François, promoteur d’une « Église en sortie » missionnaire, proche des pauvres, ouverte aux périphéries géographiques et existentielles, où les missionnaires de la Consolata sont arrivés avec leur idéal de « saints d’abord, missionnaires ensuite ». Tous deux partagent la conviction que la foi ne peut rester confinée dans les temples, mais doit aller à la rencontre de l’autre[…]
La dévotion mariale est un autre lien entre les deux. Saint Joseph Allamano, enveloppé dans le manteau du sanctuaire de la Consolata, accomplit toute son œuvre en alliance familiale avec elle. Il lui attribue la fondation de ses institutions missionnaires, constituées en son nom. Il consacre tout son ministère sacerdotal à la protection de son sanctuaire. Ses restes reposent en son sein.
François fait également preuve d’un profond amour marial, se tournant constamment vers Marie, mère de tendresse, de réconfort et de soutien. « J’ai toujours confié ma vie et mon ministère sacerdotal et épiscopal à la Mère de Notre Seigneur, la Très Sainte Vierge Marie. Je demande donc que ma dépouille mortelle repose en attendant le jour de la résurrection dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure. Je désire que mon dernier voyage terrestre s’achève dans cet antique sanctuaire marial, où je me rendais en prière au début et à la fin de chaque voyage apostolique, pour confier avec confiance mes intentions à la Mère Immaculée et la remercier de sa sollicitude docile et maternelle. » (Testament).
Pour eux, Marie n’est pas seulement une figure théologique spirituelle, mais une mère proche qui console, guide et fortifie.
