L’environnement et la population de la Panamazonie n’ont pas été épargnés par les conséquences de la pandémie. Au contraire, l’urgence a aggravé les problèmes courants. Les activités extractives, les mégaprojets, l’invasion et l’accaparement des terres n’ont pas cessé, multipliant la contagion parmi les populations amazoniennes. Au milieu de l’intensification des crises climatique et sanitaire qui touchent particulièrement les pauvres, les femmes et les peuples autochtones, les gouvernements ont saisi l’occasion de dicter des politiques de relance économique qui profitent ouvertement aux groupes financiers et commerciaux. Le confinement a permis d’intensifier les mégaprojets miniers et énergétiques, les infrastructures et l’expansion de l’agro-industrie, la déforestation et l’élevage extensif. Ces mesures indiquent une période de dépollution maximale des éléments vitaux pour la durabilité physique et culturelle de tous les peuples de l’Amazonie, ruraux et urbains. À cette situation s’ajoute l’existence d’activités illégales perpétrées par des organisations mafieuses engagées dans l’exploitation forestière, minière, le trafic de drogue et d’autres individus qui menacent et assassinent les défenseurs de Mère Nature, des droits territoriaux et environnementaux.
Les chartes de Tarapoto et de Mocoa accordent toutes deux une attention particulière aux plus faibles d’entre les faibles : les PIACI (Populations Indigènes en Situation d’Isolement et de Contact initial). Elle réaffirme la défense de leur décision de vivre détachés de la société et l’intangibilité des territoires qu’ils occupent.