Je remercie Dieu d’avoir personnellement rencontré le pape François. Il a été un grand cadeau dans ma vie : un modèle d’humilité et de pauvreté franciscaine à imiter. Le 16 avril 2015, lors de la visite ad limina des évêques du Kenya, j’ai eu la joie de remettre au pape François un cadeau spécial. Je lui ai dit : « Je travaille dans le diocèse de Maralal, parmi les bergers et c’est pourquoi je vous offre, en leur nom, cette mitre en peau de chèvre qui est la mienne. Maintenant, vous aussi, en bon berger, pourrez sentir comme une brebis, comme vous le dites toujours à vos pasteurs. » Avant de le placer sur sa tête, le Pape voulut le sentir lui-même et commenta : « Ce n’est pas l’odeur d’un mouton, mais celui d’une chèvre ! » Je lui ai répondu : « Oui, c’est vrai. Je vois que vous savez de quoi vous parlez, mais au Kenya, les moutons et les chèvres paissent ensemble. »

Sept mois plus tard, il visitait le Kenya (25-27 novembre 2015) et m’a fait une belle surprise qui démontrait son cœur toujours attentif aux petites faveurs. À son arrivée à l’aéroport de Nairobi, alors qu’il descendait de l’avion et passait devant la file d’évêques, j’ai pris courage et lui ai demandé : « Votre Sainteté, ne vous souvenez-vous pas de moi ? C’est moi qui vous ai donné la mitre en peau de chèvre, à Rome. » « Je m’en souviens, oui », répondit-il, « et j’ai apporté votre mitre avec moi de Rome et demain vous la verrez sur ma tête pendant la messe. »

Le lendemain, au début de la messe, à l’autel, il s’est légèrement tourné vers moi et a souri comme pour dire : « Tu vois, je tiens mes promesses. » Quel cœur humain, plein de chaleur ! Aujourd’hui encore, deux petites choses me sont chères : le chapelet qu’il m’a donné, que je récite tous les jours, et une petite photo avec la photo de moi le serrant dans mes bras. Nous avons un autre saint qui intercède pour nous. Un saint qui a embrassé les pieds des présidents africains, les suppliant de construire la paix.