Au royaume d’Eswatini – Monseigneur José Luis Ponce de León, évêque missionnaire IMC, du diocèse de Manzini, raconte comment certains objets peuvent nous amener à raisonner différemment.

Au début de l’année 2020, j’ai rappelé à notre diocèse que la COVID-19 ne devait pas changer ou arrêter notre appel à être missionnaires. C’est notre contexte qui a changé. Nous sommes appelés à être missionnaires au milieu d’une pandémie. Il n’y a pas de « réponses toutes faites », car c’est quelque chose que nous n’avons jamais vécu auparavant. Comme la pandémie a commencé dans d’autres pays avant d’atteindre le nôtre, nous avons pu identifier rapidement les moyens possibles de répondre aux besoins générés par la COVID-19. Il est clair qu’il faudrait des équipements de protection individuelle (EPI) pour les travailleurs de la santé (entre autres) et des provisions alimentaires pour les familles confrontées au risque de famine.

Lorsque la Conférence épiscopale italienne (CEI) a débloqué des fonds pour venir en aide aux pays d’Afrique, nous nous sommes rapidement assis pour déterminer ce que nous pouvions faire d’autre. Je dois avouer ma surprise lorsque quelqu’un a parlé de la possibilité d’acheter des radios. Vraiment ? Pourquoi fournir des radios aux familles ?

Le gouvernement a fait un très bon travail de sensibilisation à travers les différents médias, en siswati et en anglais, mais si les gens n’ont pas accès à ces médias, le message ne leur parviendra pas. Lorsque nos jeunes ont rendu visite aux familles pour parler de la COVID-19, ils ont vérifié s’ils possédaient au moins une radio. Comme notre projet visait les plus vulnérables, il était essentiel de savoir si les informations fournies par le gouvernement leur parvenaient. Il n’a pas fallu beaucoup de temps à nos jeunes pour dresser une liste des familles qui en auraient besoin d’une. Nous avons pu en fournir plus de 500 dans différentes régions du pays à partir de la paroisse.

Comme je l’ai partagé avec eux, ces radios sont « spéciales » parce qu’elles doivent être considérées comme un don de Dieu en ces temps difficiles et doivent donc être traitées comme telles. Les bénédictions de Dieu prennent toujours une place particulière dans nos vies. Si nous remercions Dieu avec des mots et des louanges, la meilleure façon de montrer notre gratitude est de nous préoccuper des bénédictions de Dieu. Dans ce cas particulier, par la façon dont nous nous occupons de ce don.

Ces radios aideront également les enfants et les jeunes qui ne peuvent pas aller à l’école, car le ministère de l’éducation propose des cours à la fois à la télévision et à la radio. Jamais je n’aurais pensé qu’une radio serait aussi nécessaire pour les plus vulnérables de notre pays et je suis reconnaissant à celui qui a su sortir des sentiers battus lorsqu’il a cherché des moyens de les protéger.